Tout compte fait, appelez-moi Prudence !

Sitôt vus, ces deux films sont devenus cultes à la maison. Il se trouve que Monsieur apprécie beaucoup André Dussolier, et moi énormément Catherine Frot.

Et il faut dire aussi que quelques minutes à peine après le début du "Crime est notre affaire" (oui, on a commencé par le deuxième, la belle affaire !) Monsieur commençait déjà à me lancer des coups d'oeil à la dérobée, sourire en coin... car beaucoup de choses dans le personnage de Prudence Beresford lui ont fait penser à moi. Si je n'atteins pas l'élégance et la distinction de Prudence, loin s'en faut, je partage beaucoup de choses avec elle, bien au-delà des colliers de perles, des étoles et des chignons...

"Prudence Beresford : Mais je m'ennuie... Je m'ennuie tellement... je suis dans un caveau... tu m'as enterrée vivante. Et le jour où tu ouvriras mon cercueil, tu verras que je me serai retournée, que je me serai mangé les mains jusqu'au poignet.
Bélisaire Beresford : Prudence, qu'est-ce qu'il t'arrive...
Prudence Beresford : Oh rien... mais il ne m'arrive rien justement... Oh je n'en peux plus de ce train-train, là..."

J'ai parait-il son sens de l'exagération, de la tournure et de la mise en scène, son aversion pour la routine du quotidien, et son goût immodéré pour les énigmes et les enquêtes.

Monsieur quant à lui aurait tout à fait pu me faire le croustillant compliment que fait Belisaire à sa femme dans "Mon petit doigt m'a dit" : "elle est tellement parfaite qu'on ne remarque pas ses très nombreux autres défauts". La teneur et le ton de leurs échanges rappelle d'ailleurs assez souvent les nôtres.

Et puis ils ont cette vieille maison pleine de très vieux meubles porteurs d'histoire, et avec des livres de partout... de ces maisons absolument pas modernes, ni toujours très fonctionnelles...

"Savez-vous que ce guéridon avait supporté la cafetière de Balzac, la théière de Mérimée et la pipe à opium de Cocteau... c'était un meuble d'agrément, il avait acquis le droit au repos", dit-elle à son gendre qui casse un meuble en posant une valise dessus. "Cette maison est un musée" fera remarquer leur fille, "papa et maman ont fait de leur retraite un décor". "Sache, ma petite fille, qu'un décor réussi empêche le laisser aller, et qu'il n'y a rien de tel que la hauteur de plafond pour former le caractère", argumentera Prudence.

Si notre maison n'est pas un château, ni encore un musée (ça, ça viendra, j'y travaille), c'est que Monsieur est bien moins Bélisaire que je ne suis Prudence (d'ailleurs, il ne porte jamais de kilt,c'est dire) ; il est nos pieds sur terre avec son goût pour les aspects fonctionnels et son pragmatisme, quand je suis notre tête dans les étoiles avec ma fantaisie et mon goût pour les objets aussi rares, bizarres ou simplement beaux qu'ils sont inutiles.
Il semble que cette combinaison de personnalités fonctionne aussi bien dans la vie qu'à l'écran... ^^

"Mon petit doigt m'a dit" (2005), et "Le crime est notre affaire" (2008), de Pascal Thomas. Les deux films ont été tournés en Savoie.

Mention spéciale à cette composition de Reinhardt Wagner. Un vrai petit bijou.

Comments

[Agatheb2k]

Je n'ai vu aucun de ces films, mais à l'occasion... ;)

Bonne fin de dimanche à toi ! ♥