Le retour du ver d'oreille
Plus tardif cette année, je pensais y échapper, mais le revoilà, fidèle à la saison des feuilles mortes, qui m'accompagne pour le cinquième jour consécutif et jusqu'à j'ignore quand... je vous présente mon ver d'oreille 2023 :
Ce ver d'oreille est une perfidie sans nom de mon cerveau pervers qui m'impose des heures entières l'écoute d'un morceau que je trouve sublime mais que je ne serai jamais en mesure d'exécuter.
Car oui, je continue de perdre mon temps à torturer les cordes de mon violon tout en aggravant mes crises de rhizarthrose, infligeant des tensions douloureuses à mon auriculaire hyperlaxe, tout en amplifiant mes acouphènes.
Je ne parle même pas de la torture que j'inflige à mes oreilles qui bien que non éduquées aux subtilités musicales, ont la faiblesse de mal réagir aux sons trop disgracieux.
J'ai progressé, parait-il. Je serais tentée de dire qu'à ce niveau de nullité, il est simplement impossible de régresser...
M'en fiche : tout à l'heure j'ai exécuté un vertigineux "au clair de la lune", ma première véritable interprétation - un calvaire pour mes auditeurs.
Après ces propos un peu sévères, je retourne à mon ver d'oreille et vous laisse avec ces vers de Verlaine :
Les sanglots longs
Des violons
De l’automne
Blessent mon cœur
D’une langueur
Monotone.
Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l’heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure
Et je m’en vais
Au vent mauvais
Qui m’emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morte.