Quand septembre
Il fait encore un peu chaud au soleil, mais à l'abri du feuillage de la charmille, dans la brise tiède, il est enfin agréable de se tenir à l'extérieur. De telles journées eussent été parfaites pour les deux mois passés.
Les arbres en pot reprennent des couleurs. De petites feuilles vert tendre ont émergé à côté des feuilles grisées par la sécheresse, deuxième printemps nécessaire pour ce frêne dont les interfaces nourricières n'étaient plus fonctionnelles. Le chataîgner semble avoir été atteint plus en pronfondeur - nous ferons un bilan dans six mois. Un des chênes me semble irrémédiablement grillé.
Jamais le lierre n'a eu autant de fleurs ; au milieu s'ébat une quantité assez étonnante d'insectes, panorpes, mouches communes, abeilles, guêpes, syrphes diverses... ainsi qu'une drôle de bestiole à dominante jaune, qui ne m'évoque rien de connu et s'avère être une volucelle zonée, jamais observée à ce jour dans mon micromonde.
Quelque chose retient mon attention dans la charmille. Quelque chose de différent. Il me faut de longues secondes pour comprendre que l'apparence des feuilles a changé : elles sont plus sombres, plus luisantes, lègèrement plus rigides au toucher. L'arbre s'est plus facilement adapté aux températures que je n'ai su le faire. Je ne peux m'empêcher de songer à la fragilité de nos organismes humains, qui survivent pour l'essentiel grâce à des prothèses palliant leur incapacité à s'adapter aux éléments.