Toutes réflexions faites - Sacha Guitry (1947)
Une manie ne m'a jamais lâchée, pendant toutes ces années : celle de la chine...
La chasse fut bonne, ce jour, puisque me voilà de retour avec, entre autres petits trésors, une édition originale d'un livre de Guitry sorti en 1947 à 999 exemplaires, qui présente la particularité d'être dédicacé par l'auteur.
L'ouvrage est joliment relié, certes en demi cuir, mais il est bien conservé.
Je ne l'ai pas encore lu, toutefois en le compulsant, j'ai découvert une quantité amusante d'alexandrins...
"Si j'en parle aujourd'hui fort délibérément,
c'est bien pour la raison que je n'en souffre plus.
Mais que j'en ai souffert !
Je l'avoue à ma honte.
Et j'en reparlerai" (p. 12
"Je serais différent si j'avais pu me faire"
"Et toute lutte est vaine à cet égard, d'ailleurs" (p. 14)
"Je l'ai fait quelquefois, jamais avec plaisir
-- hanté par la pensée que j'imitais mon père" (p. 15)
"Les auteurs ont toujours envié les interprètes
-- et je n'échappe pas à la règle commune" (p. 16)
"Je n'avais pas de but, mais je faisais un rêve"
"Et je m'accuse aussi d'un peu d'ostentation" (p. 21)
"Il n'aurait pas fallu qu'on en donnât l'exemple" (p. 27)
Il s'en trouve tellement que je ne puis tous les relever. Pour moi qui ne connaissais Guitry qu'à travers sa réputation de misogynie, cette petite découverte m'a rendu le personnage nettement plus sympathique - d'ailleurs, à le lire, je ne le trouve pas si misogyne que ça, ou alors il avait bien vieilli (en 1947, il avait 62 ans)