Térez, ou la mémoire du corps - Eszter T. Molnár (2022)

Le titre : "mémoire", "corps", thèmes de prédilection. Je l'ai embarqué sans réfléchir plus.

Je ne peux pas dire que c'est un coup de coeur, en revanche, c'est un livre qui m'a marquée, et amenée à de longues réflexions. Un livre dont j'ai du mal à me défaire, et qu'il me faudra relire pour m'assurer que je l'ai complètement compris.

Un événement commun, trois trajectoires de vies, un destin modulé par les relations familiales, les rencontres, le degré de résilience... Corps souffrants, malmenés, absents, marqués, corps soignants, soignés, le corps en fil conducteur d'un récit qui se décline en trois langues.

Quatre parties : dans le première, très courte, Terez relate une agression subie enfant.
Les trois autres parties sont des variations sur sa vie adulte avec une trame commune : un mariage, un enfant, une séparation, une migration, des objets personnels laissés dans la cave de la maison près du fleuve, derrière des pots de fleur*... chacune de ces trois parties est précédée d'une illustration, variation sur un portrait d'enfant, dont on comprend la symbolique de la mise en scène rétrospectivement, à la lecture du chapitre qu'il introduit.

De fait c'est un livre qui m'a demandé beaucoup de retours en arrière, pour vérifier, comparer, relire après un nouvel élément. Un livre remarquablement bien construit, jusque dans ses passages bilingues.

Alors non, ce n'est pas un coup de coeur, c'est un livre trop exigeant pour susciter un coup de coeur - et puis on sait ce que durent parfois les coups de coeur - mais assurément, c'est un livre riche, consistant, qui restera dans ma bibliothèque.

* les éléments communs sont plus nombreux, et ce parallélisme des récits, ces variations de vie, un point important qui pose des jalons dans le parcours de Teréz, les points communs facilitant la comparaison des trois trajectoires de vie.