La cité des nuages et des oiseaux - Anthony Doerr (2022)
Cette chronique est réalisée dans le cadre du challenge de ta d loi du cine (faudra que j'ose un jour lui demander de m'expliquer son pseudo^^), sur le blog de Dasola, challenge intitulé : les épais de l'été.
"La cité des nuages et des oiseaux", d'Anthony Doerr, a été publié en 2021. La version française, traduite parMarina Boraso pour les Editions Albin Michel, collection Terres d'Amérique, date de 2022.
La "Cité des nuages et des oiseaux", est le titre d'un codex écrit par Antoine Diogène, dont seules 24 pages, numérotées des lettres de l'alphabet grec, ont pu être sauvées. C'est l'histoire de ce qui est probablement le dernier exemplaire d'un livre qui fait la trame du roman, à travers l'histoire de ceux qui ont croisé sa route :
Dans le futur : Konstance, en route avec ses parents dans l'Argos, un vaisseau géré par Sybil, une intelligence artificielle, qui fuient avec 86 personnes (dont une grande partie est déjà née à bord) une terre devenue hostile, en direction de la planète Beta Oph2 ;
Au 20ème siècle: Zeno, qui a traduit du grec "la Cité des nuages et des oiseaux" et Seymour, jeune homme brillant mais différent, fervent défenseur de la nature.
Au 15ème siècle, Anna, jeune orpheline débrouillarde, curieuse et déterminée, ainsi que Omeir, jeune homme pourvu d'un bec de lièvre et subissant les superstitions qui y sont liées...
Toutes ces personnes ont en commun d'être atypiques, de par leur histoire, leur situation familiale, leur handicap, de faire preuve de résilience et de combativité, et surtout d'entretenir un rapport particulier aux livres -- ou à ce livre en particulier... Leur destin se précise au fil des pages, finissant par se mêler à celui des autres, à travers les siècles...
C'est un roman que j'avais eu un peu de mal à démarrer. Je l'avais commencé deux ou trois fois, mais décrochais au bout de quelques pages. Je me suis finalement forcée à aller plus loin (à cause du challenge ^^), et j'ai rapidement été prise par le récit, joliment construit, et le destin des personnages, attachants. Il y est question de livres, bien sûr, mais aussi d'écologie et de rapport à la nature, de savoir et de sagesse, mais aussi des choix de vie, et de notre façon de forcer ou subir notre destin...
Ce roman, dédié à "tous les bibliothécaires passés, présents et à venir", fait partie de ces livres qui traitent de livres (thème que j'affectionne particulièrement), laissant une place de choix aux bibliothèques : de la bibliothèque idéale, à travers celle rêvée par le maître des scribes d'Urbino au 15ème siècle, dont il aurait aimé qu'elle surpassât celle du Pape, contînt tous les textes jamais écrits et durât jusqu'à la fin des temps, et à l'extrêmité temporelle, celle, virtuelle, de l'Argos, aux ressources inépuisables, en passant par la bibliothèque municipale traditionnelle, de celles que nous connaissons tous, et dont le rôle, important, en fait quasiment un personnage secondaire.