Le soldat désaccordé - Gilles Marchand (2022)

J'ai découvert "le soldat désaccordé" par la magnifique chronique de Cat Lizet (après laquelle il est difficile de parler d'un livre).

Ayant un faible pour les enquêtes en tout genre, je me le suis procuré.
C'est un livre court, qui se lit d'une traite. Un livre fort et tendre, tristre et beau, qui nous emporte derrière le narrateur dans son obsession pour Emile et Lucie, séparés par la guerre et les préjugés de classe, disparus pendant les années de tourmente, dont il recherche la trace à travers la France et l'Alsace... parce qu'il n'y a pas que les enquêteurs de la PJ pour tomber un jour ou l’autre sur une enquête difficile à résoudre et qui va nous hanter plus que toute autre.

Une histoire d'amour désaccordée (j'insiste : l'histoire, pas l'amour), à contretemps, le récit d'une séparation inacceptable, inacceptée, d'une lutte acharnée contre un destin vraiment peu conciliant...

Cerise sur le gâteau, je découvre en lisant les remerciements (je lis toujours les remerciements, par goût de la " vrai vie des autres, l'univers réel sous l'univers apparent " (Proust), on y trouve parfois des éléments sur la genèse du livre, ou d'autres qui humanisent les auteurs que j'apprécie, parce que "En plus des motifs esthétiques imprimés par lesquels ils nous enchantent, nous cherchons des motifs humains de les aimer" (Dantzig, "Proust Océan"), que des musiciens des sixties et des seventies "ont bravé la chronologie pour se cacher dans ces pages"... l'auteur nous offre une petite enquête à mener, je suis conquise ! j'avais bien trouvé quelques passages m'évocant vaguement quelque chose, mais que j'ai négligés sur le moment, prise par l'histoire. Il ne me reste donc plus qu'à refaire le voyage entre les pages, aventure musicale à venir, merci Gilles Marchand pour cette délicate attention...

Et puis, alors que j'étais en train de rédiger ce billet, je suis tombée sur la chronique de Pativore, un autre regard sur le roman, mais le même coup de coeur...