L'artiste Jigs s'invite à la biennale d'art contemporain de Lyon (cliquez pas, c'est un fake ^^)

29 octobre 2022

L'artiste Jigs s'invite à la biennale d'art contemporain de Lyon (cliquez pas, c'est un fake ^^)

Lu dans le Monde :

L'étoile montante de l'art contemporain, Jigs, s'invite à la biennale de Lyon et se livre à plusieurs performances, incognito !

Boudée par les organisateurs qui lui reprochent son cynisme et son goût trop ouvertement revendiqué pour l'art du 19ème siècle, Jigs s'est invitée pour performer lors de la biennale de Lyon, en toute liberté. "Je me suis tournée vers l'art contemporain lorsque j'ai accepté que je ne saurais jamais peindre à la manière des grands maîtres que j'admire", confiait-elle récemment à l'un de nos journalistes. "Mais ma démarche est trop disruptive pour être acceptée, puisqu'elle ravale l'art contemporain à un art pauvre, plus proche de l'art plastique enseigné dans les écoles que de l'Art avec un A majuscule, cette discipline exigeante, ingrate, mais qui produit des oeuvres intemporelles".

performance

Jigs s'est fait remarquer une première fois en photographiant les lunettes de vues qu'elle venait de faire tomber accidentellement sur le sol :

"J'ai refusé de simplement les ramasser, et les ai photographiées, en prenant mon temps pour la posture, le cadrage, afin de dénoncer la scénarisation des gestes les plus anodins de nos existences à travers les réseaux sociaux où tout notre quotidien se met en scène et s'expose".

"Je suis allée plus loin dans ma démarche que ne l'a fait l'auteur de la remarquable performance réalisée à San Francisco en 2016, puisque j'ai moi-même artisée ma paire de lunettes en en tirant une oeuvre photographique qui s'inscrit dans une série sur laquelle je travaille actuellement."

A travers ce geste de photographier l'objet tombé au sol, Jigs sublime l'absurdité des excès de l'art contemporain, qui, parce qu'il brouille les frontières entre le prosaïque et l'artistique, sous prétexte de la plus-value apportée par le regard conceptuel, accessible uniquement pour les initiés, la caste de ceux qui en connaissent les codes et ont appris à les apprécier, devient un art élitiste, réservé à un public en mal de distinction bourdieusienne.

performance 3

Un peu plus tard, Jigs passera symboliquement la porte d'une oeuvre exposée : "En passant cette porte, je signe symboliquement mon passage dans le monde de l'art contemporain, et je m'arrête pour contempler l'oeuvre en face, où est écrit, on ne le voit pas mais à droite du sigle anarchiste, il y a une phrase : la liberté est la blessure la plus proche du soleil, or en franchissant cette porte, je gagne ma liberté de créatrice sans talent technique, juste pourvue de quelques capacités de conceptualisation et d'idées décalées et farfelues".

Force nous est de constater que Jigs prend cette liberté de ressembler à tout sauf une artiste, malgré le détail intrigant des chaussures de marche portées avec sa jupe longue, ce qu'elle justifie par une douloureuse polyarthrite dans les orteils qui n'aurait pas permis les kilomètres nécessaires pour visiter les lieux ; elle prend cette liberté de performer incognito, dans l'indifférence générale, et de persévérer dans son art même si les portes du monde artistique lui restent obstinément fermées. Peu lui chaut, puisque son succès croît de manière exponentielle : "1 follower le premier mois, en août, 2 en septembre, et 4 au 29 octobre, les chiffres parlent d'eux-même !" dit-elle d'un ton modeste.

Nous quittons Jigs alors qu'elle prépare sa prochaine exposition : photographier les échafaudages, les traces sur les murs, les divers objets abandonnés, entreposés, relégués dans les recoins : "Une exposition dans l'exposition, vous voyez ? des oeuvres involontaires, invisibles et négligées, sans lesquelles l'ambiance serait complètement différente, parce qu'ils donnent une âme aux lieux, répondent parfois aux oeuvres en place, sculptent le volume de ces grands espaces d'exposition".

Sans conteste, une artiste bientôt incontournable.

performance 2