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Fuzzy Shards
25 janvier 2023

Le suicidé - Nicolaï Erdman (TNP 2022)

Le spectacle commençait à 8 heures, j'étais assise sur le siège H8, et mon jeton de vestiaire portait le numéro 8. Quoi de plus normal pour aller voir une pièce écrite en 1928 dans un théâtre situé au 8 place Lazare-Goujon ?

 

Le suicidé Erdmanvous noterez les lunettes sans lesquelles le monde est violemment fuzzy...


Après la pièce, nous avons fait une halte au restaurant du théâtre. Nous étions à la table 54, comme l'indiquait la petite étiquette scotchée sur le pot à couverts. La serveuse, en venant prendre notre commande, l'a regardé, a déclaré qu'il n'était pas à la bonne place, et l'a remplacé par celui de la table d'à côté, le 53. Et effectivement, c'était beaucoup plus, logique, cinq et trois faisant 8...

 

table 53Vous noterez dans le reflet la main de Monsieur prête à saisir le verre, et saluerez la performance technique le hasard du "clic"

 

Le théâtre, c'est plus le truc de Monsieur que le mien, mais un vaudeville soviétique intitulé "le suicidé" et décrit comme "hymne atemporel à la nécessité de fantaisie et de drôlerie dans un monde qui flanche", hein, ça ne se refuse pas.
A vrai dire, dans les premières minutes, je me suis dit que 2H15, ça allait vraiment être long. Mais le temps que l'histoire se mette en place, j'étais mordue. Ce fut une excellente soirée, et une superbe découverte.

Cette pièce, son auteur Nikolaï Robertovitch Erdman n'aura jamais l'occasion de la voir jouer, puisqu'elle sera purement et simplement interdite avant la première représentation, en 1932, par le pouvoir stalinien. "Politiquement fausse et extrêmement réactionnaire". On ne déconne pas avec l'idéologiquement correct.

 "Ce titre combine l'horreur du sujet de la pièce avec la légèreté de sa forme. Ces deux aspects ne jouent pas l'un contre l'autre. La vie n'est pas différente : elle est constituée des moments les plus vertigineux, les plus inquiétants, qui perdent les Hommes dans un sentiment d'inutilité et d'incapacité à agir sur le monde. Mais ce sont ces mêmes hommes qui, par folie, ou arrogance, tentent de changer le monde, à leur manière - ou du moins de réussir quelque chose dans leur vie" ... nous dit Jean Bellorini, directeur du TNP.

Je garde un souvenir particulièrement fort de la scène de banquet, au rythme envoûtant, à la fois légère et plombante, tragique et ébouriffante... un très beau moment !

 

TNP villeurbanne

Le TNP by night, avec son style art déco dont je ne suis pas particulièrement fan.

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Commentaires
A
Concernant le 8, ce serait presque un chiffre aux vertus quasi magiques selon la fin de ce billet => https://tarotpsychologique.wordpress.com/tag/numerologie/<br /> <br /> Mais nous sommes en 2023 et c'est une année 7 (comme en 2014, année qui est traitée dans le blog d'Elisabeth), pas sûre que si tu avais parié sur le 8... mais on ne le saura pas ! ;)
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C
J'espère qu'en sortant tu es allée acheter un billet de loto, un "grat'gratte" avec le chiffre 8. Impossible pour moi de te donner mon avis sur la pièce , voire même sur le suicidé puisque je ne l'ai pas vue. Bonne soirée.
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A
Comment, je vois une corde, les suicides avec une balle dans le dos n'avaient pas encore commencé ? Il est vrai que les grandes purges staliniennes n'ont vraiment commencé que dans la seconde moitié des années 1930... ;)
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