[projet 52-2022] semaine 50 – Eclairages
Je suis très sensible aux éclairages.
Dans ma vieille baraque perdue dans la campagne, il suffit souvent d'un orage, d'une chute de neige ou de rafales de vents pour provoquer des coupures de courant.
Lorsque j'étais enfant, il y avait toujours dans les tiroirs, à portée de main aveugle, un stock suffisant de bougies pour nous permettre de terminer la soirée normalement - normalement, si ce n'est cette ambiance particulière qui se dégageait alors, odeurs de cire brûlée, ombres dansantes au vacillement des petites flammes, propice à l'évocation des souvenirs, et nous faisant passer sur un rythme autre, un rythme d'avant, un rythme plus lent...
Parfois la lumière revenait avant notre coucher, et le soulagement de ne pas avoir besoin de monter les escaliers à la lueur des bougies (qui nous éblouissaient en ne laissant que deviner les marches) semblait bien maigre face à ce retour aux éclairages froids des soirées normales.
J'ai gardé de ces moments un goût indéfectible pour les clairs obscurs caravagesques, les éclairages feutrés et... les dîners aux chandelles.
Et si les coupures sont bien plus rares et bien plus courtes aujourd'hui (notamment grâce à un gros travail d'enterrement des lignes), nous avons toujours en stock une grande quantité de bougies de toutes tailles que nous utilisons essentiellement désormais, lors de nos dîners de fêtes...